Né en avril 1941. Diplômé de l’INSAS à Bruxelles.

Filmographie

– Affiche contre affiche, 1971 (INSAS)

– Forrière, 1972 (INSAS)

– Kafr Kassem, 1974

– Il ne suffit pas que Dieu soit avec les pauvres, 1978

– Beyrouth la rencontre, 1982

– Lettre d’un temps de guerre, 1986

– Lettre d’un temps d’exil, 1988

– Si le peuple un jour…, 1990

– Le barrage d’Assouan, 1990

– Fil al laylato ed dhalma, 1993

– A toi où que tu sois, 2001

– Khallas, 2002

– Mazen wal namla, 2006

 

 Biographie

Borhane Alaouié, réalisateur belgo-libanais, a consacré son œuvre cinématographique à des sujets clés pour le Liban, le monde arabe et l’Europe. Parmi ses films, “Beyrouth la rencontre” a été rénové par la Cinémathèque Royale de Belgique. C’est l’un des premiers films de fiction libanais sur la guerre civile. Considéré comme le père du nouveau cinéma libanais, étudiant de l’INSAS à Bruxelles, il avait déjà réalisé “Kafr Kassem” en 1974 avant de se lancer dans ce deuxième long métrage. Il est l’aîné d’une nouvelle génération de cinéastes et un repère pour la mémoire et l’identité de beaucoup de citoyens libanais et arabes.

“Beyrouth, La Rencontre” est un document important sur la ville pendant la guerre civile, étant l’un des rares films de fiction tournés en pleine guerre qui montre Beyrouth dans son état de no man’s land. Il dépeint comment la vie quotidienne continuait malgré la division de la ville entre Est et Ouest. L’équipe du film, composée d’étudiants belges de l’INSAS comme Borhane, dont Charlie Van Damme (chef opérateur) et Henry Morel (chef ingénieur son), s’est aventurée dans cet espace ruiné par la guerre. Le film est aussi l’un des premiers exemples de co-production entre le Liban et des pays francophones tels que la Belgique, la France et la Tunisie. Présenté en compétition à la Berlinale et au Festival de Venise en 1982, il fut le seul film libanais en compétition à la Berlinale jusqu’en 2021. Depuis sa rénovation, le film suscite un vif intérêt international, étant projeté dans de nombreux festivals et universités à travers le monde.

“Beyrouth, La Rencontre” représente un exemple important du film d’auteur libanais, et montre la réalité de Beyrouth en 1977. Il marque le premier volet d’une exploration d’Alaouié sur le rapport avec la ville, suivi par plusieurs films ensuite comme “Lettre d’un temps d’exil” (1987), “A Toi où que tu sois” (2001) ou “Khalass” (2007), traitant respectivement de l’exil, du retour après la guerre et de l’échec de l’après-guerre. Le film résonne tragiquement avec le Liban d’aujourd’hui, ravagé par la crise. Il dépeint des gens en suspens, pour qui le seul espoir semble être l’exil. Malheureusement, nous voyons aujourd’hui que l’histoire se répète, ce qu’Alaouié a toujours voulu prévenir à travers son œuvre.